Sécurité 12/03/2014

Installer 50 caméras de vidéoprotection

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Fabienne
Keller (UMP)

4/5précision de la proposition
  • COÛT SUR LE MANDAT
    1,2
  • MAX2,3 MIN0,9
  • 4/5 fiabilité du chiffrage

PROPOSITION

Installer 50 caméras de vidéoprotection dans les zones sensibles et prioritaires. 

ARGUMENTAIRE DU CANDIDAT

Installation de caméras de vidéoprotection dans l’ensemble des zones sensibles et prioritaires

Programme de Fabienne Keller

CHIFFRAGE

La candidate indique un nombre de nouvelles caméras compris entre 30 et 50. Le chiffrage proposé retient cet intervalle. Le nombre de caméras augmenterait dans cette hypothèse de 10 à 15 % par rapport à la situation actuelle.

Le coût de déploiement de caméras de vidéoprotection supplémentaires sur la voie publique comprend à la fois :
- un coût d’investissement initial sur la durée de la mandature, qui peut être estimé à partir des évaluations de la Cour des comptes et des dépenses passées entre 576 000 € et 1,8 M€ ;
- un coût de maintenance et d’entretien du réseau, qui peut être estimé à partir des dépenses au cours des quatre dernières années de la mandature compte-tenu du délai de déploiement et qui représenterait un montant compris entre 110 000 € et 184 000 € sur 4 ans ;
- des coûts indirects, correspondant au dimensionnement du matériel et des équipes d’exploitation des caméras. Ces coûts, difficiles à connaître précisément, peuvent être estimés entre 222 000 € et 333 000 € sur 4 ans.

Le coût total sur la mandature serait donc compris entre 0,9 M€ (30 caméras supplémentaires) et 2,3 M€ (50 caméras supplémentaires), l’estimation étant très dépendante du type d’installation effectué et de l’ampleur de l’augmentation. Ils pourraient être partiellement pris en charge par l’État dans le cadre du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD). En raison du bon d’équipement de Strasbourg et du contexte actuel des finances publiques, la participation de l’État ne peut toutefois pas être considérée comme acquise et n’a pas été prise en compte dans le chiffrage.

DÉTAIL

Le territoire de la communauté urbaine de Strasbourg (CUS) compte 336 caméras raccordées au centre de supervision (CSV), soit 1 caméra pour 1 386 habitants. La gestion intercommunale du dispositif constitue une spécificité ; notre estimation s’appuie sur un résonnement à l’échelle de la CUS. Le réseau est développé depuis 2003 et Strasbourg présente un taux d’équipement parmi les meilleurs au niveau national. En 2011, Strasbourg était la troisième ville de France en termes de vidéoprotection derrière Nice et Avignon. Le chiffrage retient l’objectif précisé par la candidate, soit entre 30 et 50 caméras supplémentaires, correspondant à une augmentation de 10 à 15 % par rapport à la situation actuelle.

Coût d’acquisition et d’installation des caméras
L’installation d’un réseau de caméras de vidéosurveillance nécessite l’acquisition des caméras, l’aménagement de la voirie pour leur installation, le développement et le raccordement d’un réseau de fibre optique, la création de centres de supervision et l’acquisition de logiciels permettant l’exploitation des images.  
Le coût d’investissement par caméra a été chiffré par la Cour des comptes dans un rapport de 2011 à 36 600 € en moyenne. Le rapport souligne toutefois que ce coût dépend fortement de la nature du projet, et tend à augmenter avec la taille des communes, en raison notamment des coûts de déploiement des réseaux de fibre optique et de mise en place des centres de supervision. Le coût d’investissement nécessaire à l’installation des caméras de vidéosurveillance déjà présentes sur la voie publique à Strasbourg peut être estimé à partir des données du bilan réalisé en 2011. 6,5 M€ ont été nécessaires à l’installation des 336 caméras, soit 19 300 € par caméra.

Faute de données précises disponibles sur les caractéristiques techniques du projet envisagé, il est proposé de retenir une fourchette de coût d’investissement avec pour minorant le coût passé constaté à Strasbourg (19 000 €) et pour majorant le coût moyen constaté par la Cour des comptes (36 600 €). Le projet représenterait alors un coût d’investissement initial compris entre 576 000 € et 1,8 M€.

Coût de maintenance et d’entretien des caméras
Le montant total du coût de maintenance et d’entretien des caméras sur le territoire de la CUS s’élevait en 2009 à 920 € par caméra, soit un coût nettement inférieur à celui constaté dans d’autres Villes (plus de 5 000 € à Paris par exemple). Ces caméras seront installées en priorité dans les zones sensibles, ce qui n’a pas de conséquence sur les coûts d’investissement mais peut en avoir sur les coûts de maintenance (remplacements plus fréquents).

En faisant premièrement l’hypothèse réaliste que les nouvelles caméras installées présenteront des caractéristiques techniques et un rythme d’obsolescence similaires, et bénéficieront du même niveau d’entretien que celles déployées entre 2003 et aujourd’hui, il est proposé de retenir comme hypothèse de chiffrage un coût de maintenance de 920 € par an et par caméra. En faisant ensuite l’hypothèse que les caméras seront mises en service deux ans après le début de la mandature (temps nécessaire aux études et à la mise en œuvre), le coût de maintenance sera compris entre 110 000 € (30 caméras supplémentaires) et 184 000 € (50 caméras supplémentaires) sur les 4 ans restants avant la fin de la mandature.

Coût d’exploitation
Le coût indirect pour exploiter les installations de vidéosurveillance doit être rappelé bien qu’il puisse difficilement être chiffré : ce coût comprend à la fois la rémunération des personnels affectés à l’utilisation du réseau de vidéosurveillance et le coût de la formation des personnels à l’utilisation de ces équipements.  Le fonctionnement du centre de supervision à Strasbourg nécessite 21 opérateurs ainsi qu'un chef de salle durant la journée et un chef de quart la nuit. Le centre fonctionne 24 heures sur 24 et tous les jours de l'année par vacations de 8h.

La Cour des comptes souligne qu’il n’existe pas de relation linéaire entre le nombre de caméras déployées et le nombre d’agents chargés d’en effectuer l’exploitation qui effectuent plusieurs tâches. En raison de ces économies d’échelle, nous retenons l’hypothèse qu’une augmentation de 10 % du nombre de caméras augmente les besoins en personnel de 5 % et que le coût complet moyen d’un agent d’exploitation est égal à celui d’un agent de police municipale (52 900 € conformément à la fiche de chiffrage relative à la police municipale). Il en résulte que les coûts d’exploitation annuelle correspondant à une augmentation du nombre de caméras entre 10 et 15 % sont compris entre 56 000 € et 83 000 €. Le coût d’exploitation sur 4 ans se situe alors entre 222 000 € et 333 000 €  

Le coût total d’investissement, de maintenance et d’exploitation nécessaire à une augmentation de 30 à 50 caméras de vidéoprotection serait donc compris entre 909 000 € et 2,3 M€ sur la durée de la mandature.
La question se poserait alors de la répartition de ce coût entre l’Etat et la communauté urbaine de Strasbourg. Durant les dernières années l’État a fortement soutenu le déploiement de caméras de protection dans les agglomérations, notamment via le fond interministériel de prévention de la délinquance. Toutefois, dans la mesure où le taux d’équipement de Strasbourg est bon et compte-tenu du contexte actuel des finances de l’État, il ne faut pas exclure que la CUS puisse supporter une part substantielle du coût de déploiement et de maintenance des caméras supplémentaires installées, dans des proportions qui restent à déterminer.

SOURCES

  • Cour des comptes, L’organisation et la gestion des forces de sécurité publique, juin 2011 ;
  • Etude d’impact du dispositif de vidéoprotection commandée par la CUS (2011) ;
  • Assemblée Nationale, rapport fait au nom de la Commission des finances sur le projet de loi de finances pour 2014 par M. Christian Eckert, Annexe n°43 « Sécurités, police, gendarmerie, sécurité routière, contrôle de la circulation et du stationnement routier ».