Moyens généraux 06/03/2014

Poursuivre la réhabilitation de la Canebière

candidats-photo-Gaudin

Jean-Claude
Gaudin (UMP)

3/5précision de la proposition
  • COÛT SUR LE MANDAT
    40,5
  • MAX42,0 MIN39,0
  • 3/5 fiabilité du chiffrage

PROPOSITION

Poursuivre la réhabilitation de la Canebière par la mise en œuvre du droit de préemption des fonds de commerces et la mixité bureaux / logements. Un pôle cinéma-culture sera réalisé et le Cours Lieutaud restructuré.

ARGUMENTAIRE DU CANDIDAT

La réhabilitation de la Canebière sera poursuivie par la mise en œuvre du droit de préemption des fonds de commerces et la mixité bureaux / logements. Un appel à projets sera relancé pour faire aboutir la réalisation d'un pôle Cinéma-culture en haut de la Canebière, en conformité avec les principes à définir pour la nouvelle Air de valorisation de l'architecture et du patrimoine. Le Cours Lieutaud sera restructuré, notamment à partir des dispositifs publics de lutte contre la dégradation du bâti. Les actions de ravalement et le plan Lumière cibleront en priorité les 35 pôles d'intervention. Les transports courts seront facilités par des micro-bus électriques.

Programme de Jean-Claude Gaudin

CHIFFRAGE

En agrégeant les coûts afférents à chacune des sous-propositions avancées par le candidat, il résulte un coût global pour cette opération à assumer par la ville de Marseille, qui serait compris entre 3 et 6 M€ :

  • le coût pour la ville de la mise en œuvre du droit de préemption des fonds de commerce, porté par la mairie dans le cadre d’une concession d’aménagement, peut être estimé d’après les chiffres fournis par le candidat à 36 M€ : en l’absence de précisions complémentaires, il n’est pas possible de contester ou compléter ce chiffrage ;
  • l’installation d’un pôle cinéma-culture est déjà en cours avec l’implantation d’un MK2 sur la Canebière : le coût de l’opération est assumé intégralement par la société MK2 (entre 15 et 18 M€) ;
  • le cours Lieutaud comportant environ 25 % des habitats indignes recensés dans le centre de Marseille, le coût de sa rénovation correspond au quart de celui à engager pour rénover les 120 immeubles restant à traiter, pour un montant total estimé à 136 M€. Or la ville n’assume en moyenne que 10 % du financement de ce type de rénovation, soit entre 13 et 18 M€ (calcul du chiffreur pour l’estimation basse, TPBM Provence pour l’estimation haute). En ne retenant que le quart de ce montant, la participation financière de la ville est comprise entre 3 et 5 M€ ;
  • le plan Lumière est à la charge d’Euroméditerranée, en tant que mission comme pour son financement ;
  • enfin, en s’appuyant sur l’exemple parisien (six minibus électriques pour un budget de 1,6 M€ par an pour une période de six ans) et en prenant en compte la participation de RTM à ce financement, le coût pour la ville pourrait osciller entre 100 000 € et 1 M€ sur toute la durée de la mandature s’il est décidé de doter Marseille d’un parc de microbus électriques.

DÉTAIL

La proposition de rénovation de la Canebière avancée par le candidat se subdivise en plusieurs sous-propositions :

  • la mise en œuvre du droit de préemption des fonds de commerce est un pouvoir municipal : toute cession de fonds artisanaux, de fonds de commerce ou de baux commerciaux intervenant dans un périmètre de sauvegarde délimité par délibération du conseil municipal peut faire l'objet d'un droit de préemption de la commune, c'est-à-dire du droit de l'acheter en priorité pour le rétrocéder à un commerçant ou un artisan. Si le candidat ne précise pas combien de fonds de commerce seront concernés (nombre d’opérations), tout comme il ne donne d’indications ni sur la nature des acheteurs après rétrocession ni sur la plus-value ou moins-value enregistrée par la ville au moment de la revente pour chaque opération (bénéfice ou perte pour la commune, à multiplier par le nombre d’opérations pour obtenir le coût net ou le gain net de l’opération pour la commune), il estime cependant l’ensemble de ce projet à 36 M€ sur la durée de la mandature. En effet, ce projet fait l’objet d’une concession d’aménagement votée sur dix ans, avec une moyenne de charges annuelles pour la ville de l’ordre de 6 M€, soit 36 M€ en moyenne sur les 6 années de la mandature ;
  • la réalisation du pôle cinéma-culture en haut de la Canebière semble correspondre à la construction d’un projet déjà en cours : l’installation, en lieu et place de la mairie du premier secteur, d’un cinéma MK2 doté de 14 salles de projection et de plus de 1 000 places, accompagné d’un restaurant, un disquaire et un kiosque à fleurs notamment, au titre des aménités culturelles et de loisir. La décision d’implantation de ce complexe articulé autour du cinéma de la société de Marin Karmitz a été avalisée tant par la mairie du secteur concerné que par la ville de Marseille et la communauté urbaine Marseille Provence Métropole. Il convient toutefois de noter qu’aucun des acteurs publics précités ne prend part au financement de ces installations, puisqu’il relève exclusivement d’un investissement privé assumé par MK2, dont le coût total est estimé par la société entre 15 et 18 M€. Par conséquent, et si tant est que le pôle cinéma-culture auquel fait allusion le candidat correspond bien au pôle prévu par MK2 (rien ne permet en tout cas d’infirmer cette assertion), le coût à assumer par la mairie de Marseille est nul ;
  • la restructuration du cours Lieutaud à partir des dispositifs publics de lutte contre la dégradation du bâti constitue un autre axe de revitalisation de l’hyper-centre. Dans le cadre de l'OAHD (opération d'amélioration de l'habitat dégradé) de la ville de Marseille, elle-même en lien avec le plan d’éradication de l’habitat indigne, conventionné entre la mairie et l’État, l’habitat privé ancien peut en effet être rénové via notamment l’attribution de concours financiers provenant en majorité de l’ANAH, mais également augmentés d’aides régionales et communales. Sur les 310 immeubles insalubres identifiés en 2008 lors de la première convention, 190 immeubles ont d’ores et déjà bénéficié d’une rénovation dans le cadre de l’OAHD et du plan d’éradication de l’habitat indigne. Restent ainsi à rénover 120 immeubles, pour un montant estimé à 136 M€ selon l’hebdomadaire régional TPBM Provence dans une édition datant de juin 2012. Si l’on applique à ce montant la fraction assumée en moyenne par les collectivités dans le financement total des opérations de rénovation d’habitat indigne (10 %, selon le rapport d’activités 2012 du PACT des Bouches-du-Rhône, association loi 1901 de lutte contre l’habitat indigne ; à noter que 45 % sont pris en charge par l’ANAH), la mairie de Marseille aurait alors à prendre en charge entre 13 et 18 M € (l’estimation basse provient du calcul du chiffreur, l’estimation haute provient de TPBM Provence). Toutefois, le cours Lieutaud ne centralise qu’une partie des habitats à rénover sur la durée de la mandature : le 1er arrondissement répertoriant environ 25 % des habitats indignes de la Ville, l’on peut estimer que le coût de la rénovation des logements indignes du cours Lieutaud correspond au maximum au quart de ces 13 à 18 M€, soit un coût pour la ville entre 3 et 5 M€ ;
  • le plan Lumière auquel fait allusion le candidat consiste en la coordination et la mise en cohérence des différents projets d’illuminations de l’espace public et des bâtiments. Or, cette mission a été attribuée, dans le cadre de l’opération Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture, à l’établissement public d’aménagement Euroméditerranée, qui en assure également le financement. Rien ne permet de supposer un changement dans la gouvernance et les modalités de financement de ce plan pour 2014 : par conséquent, le coût à supporter par la ville de Marseille pour la poursuite de cette opération est nul ;
  • enfin, aucune indication quantitative précise n’est avancée par le candidat sur le parc de microbus électriques qu’il prévoit de mettre à disposition de la ville durant sa prochaine mandature. Il est toutefois à supposer que le budget afférent à cette nouvelle offre de transports ne sera pas intégralement à la charge de la mairie de Marseille, mais sera partagé avec la régie des transports marseillais (RTM) et la communauté urbaine. Ainsi, à Paris, six minibus électriques convoient les passagers du XVème arrondissement, pour un budget de 1,6 M€ par an pour une période de six ans, financé à 89 % par la mairie de Paris et à 11 % par le STIF. En supposant que le parc proposé par le candidat serait similaire à celui utilisé à Paris, mais en faisant varier la clé de répartition entre la ville et la RTM, le coût pour la ville pourrait osciller entre 100 000 € et 1 M€ sur toute la durée de la mandature.


En additionnant les différentes fourchettes de montants estimés pour chaque sous-proposition, le coût total de la proposition du candidat pour la rénovation de la Canebière serait compris entre 39 et 42 M €. 

SOURCES

  • Site de la mairie du premier secteur de la ville de Marseille
  • TPBM Provence, n°920, « 2 764 taudis en voie de réhabilitation »
  • Rapport d’activité 2012 du PACT des Bouches-du-Rhône
  • Présentation d’Euroméditerranée de janvier 2013, « Mise en eau des darses du J4 et présentation du plan lumière »
  • Le Figaro, 16 octobre 2013, « Des minibus électriques écornent le monopole de la RATP »