Sécurité 06/03/2014

Développer la vidéoprotection

candidats-photo-Mennucci

Patrick
Mennucci (PS)

2/5précision de la proposition
  • COÛT SUR LE MANDAT
    74,9
  • MAX122,0 MIN36,8
  • 3/5 fiabilité du chiffrage

PROPOSITION

Développer la vidéoprotection dans les zones criminogènes et à proximité des établissements scolaires.

ARGUMENTAIRE DU CANDIDAT

Nous veillerons particulièrement à son développement dans les zones criminogènes et à proximité des établissements scolaires. Nous œuvrerons également à la mutualisation des moyens vidéo qui existent aujourd’hui sur le territoire marseillais afin de tous les rassembler dans le même Centre de surveillance urbain. Nous pensons notamment aux caméras installées aux sorties des lycées et collèges ainsi qu’à celles de la RTM et des différents offices HLM. Si le nombre d’écrans nécessite la construction d’un deuxième centre, nous demanderons l’aide du ministère de l’Intérieur.

Programme de Patrick Mennucci

CHIFFRAGE

 

Dans le cadre de ses pouvoirs de police administrative, le maire peut déployer de la vidéosurveillance sur le territoire de la ville. Elle s’est beaucoup développée ces dernières années, encouragée et subventionnée par les politiques de sécurité de l’État. Ainsi aux termes de l’article 5 de la loi du 5 mars 2007, a été créé un fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD), « destiné à financer la réalisation d'actions dans le cadre des plans de prévention de la délinquance et dans le cadre de la contractualisation mise en œuvre entre l'État et les collectivités territoriales en matière de politique de la ville ».

Pour mémoire, la vidéo-protection à Marseille a d’abord été expérimentée dans les quartiers Noailles et rue Saint-Ferréol, avant d’être déployée en priorité dans l'hypercentre. Un Centre de Supervision Urbain (CSU) a été installé depuis fin 2012 dans les locaux de la police municipale, et près de 40 policiers municipaux sont aujourd’hui affectés, 24h/24 et 7jours/7, à la visualisation des images.

La proposition du candidat ne donne pas d’indication sur les objectifs en termes de vidéo-surveillance ce qui ne permet pas de réaliser un chiffrage.

Par simple hypothèse de notre part, nous procédons au chiffrage de l’installation et de la maintenance de 1 000 caméras supplémentaires.

Ceci représenterait un investissement initial compris entre 36 et 50 M€, dont une prise en charge directe par la ville à hauteur de 30 %, soit entre 11 et 15 M€ (coût d’investissement sur la mandature). Si la prise en charge par la ville n’était pas limitée 30 % (faute d’accord avec l’État et les autres collectivités pour subventionner le projet), le coût irait jusqu’à la fourchette sans subvention, soit entre 36 et 50 M€.

Il conviendrait également de prendre en compte un coût de fonctionnement annuel récurrent compris entre 4,3 – 7,4 - 12 M€ (coût annuel en année pleine).

DÉTAIL

La proposition du candidat implique différents coûts :

  • des coûts d’investissement liés :

- à l’installation de caméras supplémentaires « dans les zones criminogènes et à proximité des établissements scolaires », ainsi qu’à l’éventuelle construction d’un deuxième centre de supervision urbain(CSU) si celui-ci s’avérait nécessaire au vu du nombre de caméras à exploiter, notamment après raccordement d’autres moyens de vidéo-protection déjà existants (caméras installées aux sorties des lycées et collèges, caméras de la régie des transports de Marseille, et caméras des offices HLM) :

- ce coût dépend à la fois du nombre de caméras à installer et du coût par caméra ;

 

- nombre de caméras : d’après les décisions prises durant l’actuelle mandature, près de 1 000 caméras de vidéo-protection devraient couvrir l'ensemble du territoire marseillais fin 2015.Le programme de Patrick Mennucci ne précise pas le nombre de caméras supplémentaires à installer ni le nombre de caméras à relier au CSU de la ville. Il est proposé, pour le présent chiffrage, d’entendre la proposition comme un doublement du nombre de caméras installées et raccordées au CSU au-delà de 2015, soit une cible de 2 000 caméras en fin de mandature, cible équivalente à celle du programme du principal concurrent du candidat ;

 

- coût par caméra : pour mémoire, le programme initial d’équipement de la ville en vidéo-protection représentait un budget d'investissement de 9 millions d'euros, cofinancé à hauteur de 50 % par l’État dans le cadre du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD). Ce dispositif incluait l’implantation de 250 caméras reliées à un centre de supervision urbaine (CSU), soit un coût total de 36 000 € par caméra installée, CSU compris. Le 28 juin 2013, un appel d’offres pour un lot de 400 caméras a été clôturé, pour un montant global d’investissement de 20 M€, soit un coût d’investissement de 50 000 € par caméra. La Cour des comptes, dans un rapport de 2011[1], estimait quant à elle ce coût à 36 600 €. Sur la base de ces comparables, il est proposé de retenir une fourchette 36 000-50 000 euros par caméra à installer pour réaliser le chiffrage ;

 

- l’installation et/ou le raccordement de 1 000 caméras supplémentaires à Marseille, avec les adaptations nécessaires des capacités du CSU, représenterait ainsi un coût d’investissement de 36 à 50 M€ ;

 

de la part de l’investissement prise en charge par d’autres financeurs que la ville (État, conseil général) : le dernier appel d’offres du juin 2013 répartissait les coûts à 50 % pour l’État, 20 % pour le conseil général et 30 % pour la ville de Marseille. Étant donné le caractère sensible de la question de la sécurité à Marseille, il paraît réaliste de conserver cette clé de répartition des financements bien qu’elle devrait faire l’objet d’un accord entre les acteurs publics. Le coût pour la ville oscillerait alors entre 11 et 15 M€ ;

 

                 des coûts de fonctionnement récurrents et variables en fonction du dimensionnement du parc installé. Pour mémoire, l’actuel budget annuel de fonctionnement pour la vidéosurveillance est estimé par plusieurs sources (site de la ville, site d’actualité local Marsactu) à 3 M€ pour l’année 2013 pour un parc installé de 250 caméras, soit 12 000 € par caméra. La Cour des comptes évalue quant à elle le coût de fonctionnement moyen pondéré à 7 400 € par caméra et par an, ce coût correspondant au fonctionnement annuel des systèmes de vidéosurveillance, incluant la rémunération des personnels d’exploitation, les frais de maintenance et éventuellement la location de liaisons numérisées. Il est, enfin, usuel de considérer que les coûts de fonctionnement représentent 12 % du coût d’investissement initial soit, pour une hypothèse médiane de 36 000 € d’investissement par caméra, un coût de fonctionnement de 4 320 €. Le coût de fonctionnement de 1 000 caméras installées supplémentaires peut ainsi être estimé dans une fourchette de 4,3-7,4-12 M€ par an.