Grands projets 12/03/2014

Construire une Aréna

candidats-photo-Chavanat

Bruno
Chavanat (UDI)

3/5précision de la proposition
  • COÛT D'INVESTISSEMENT SUR LE MANDAT
    93,0
  • MAX112,0 MIN73,0
  • 4/5 fiabilité du chiffrage

PROPOSITION

Construire une Aréna d'environ 10 000 places.

ARGUMENTAIRE DU CANDIDAT

CONSTAT :
- Avec 60 000 étudiants et 300 associations sportives réunissant 52 000 adhérents, Rennes a un potentiel exceptionnel, en termes de public, de sportifs de haut niveau et de pratiquants amateurs.
– Les rénovations du Liberté (orienté culture avec 5 300 places max) et de Colette Besson (2 100 places) n’ont pas satisfait le besoin d’une grande salle polyvalente. L’activité et le rayonnement des clubs de handball, volley, basket, tennis sont de fait limités. Les grands concerts ne peuvent pas tourner à Rennes.
– Le concept ARENA présente l’avantage de la multifonctionnalité et d’un meilleur équilibre d’exploitation (contrairement aux Zénith). A l’étranger, le concept est le plus souvent autofinancé. En France, 4 ARENA sont en fonction, 8 autres programmés.
PROJET MAJEUR : UNE ARENA DE 10 000 PLACES
AU CŒUR D’UN VILLAGE DES SPORTS ET DE LA CULTURE
- La définition de la jauge de l’ARENA devra être précisée avec les clubs résidents intéressés et les partenaires économiques. La jauge devrait se situer entre les capacités maximales de Trélazé (6 500 max en configuration spectacle) et celle de Bordeaux (14 000). La salle devra comporter, outre les accessoires sportifs, des lieux annexes à vocation commerciale (restaurants, bars) et une salle de répétition.
– L’implantation de l’ARENA dans le cadre d’un futur « village des sports et de la culture », lieu de convivialité et de spectacle multidisciplinaire est une composante intrinsèque du projet. C’est aussi la condition de son équilibre de fonctionnement. Trois localisations du village sont envisageables (après consultation des Rennais) : la proximité du stade Rennais (choix n°1), La Courrouze, les Gayeulles.
COÛT ET FINANCEMENT :

- Le coût de l’équipement global de l’ARENA sera, suivant la jauge, situé entre 25 et 50 M€. Le coût cible pour Rennes serait de 37 M€ pour 10 000 places.- Dans le cadre d’un partenariat public-privé (pour les surfaces commerciales), 25 M€ resterait à la charge de la collectivité.

Programme de Bruno Chavanat

CHIFFRAGE

Le coût d’investissement pour le projet d’Aréna représente environ 93 M€ (une hypothèse basse à 73 M€ correspondant au coût de l’Aréna de Montpellier et une hypothèse haute à 112 M€ correspondant au coût de l’Aréna de Dunkerque). En cas de réalisation en partenariat public-privé (PPP), il exigera de la commune de Rennes une subvention d’investissement qui peut être estimée, sur la base de projets comparables, à :
- entre 40 et 60 %, soit entre 40 et 60 M€, dans le cas où l’État et aucune autre collectivité ne participerait (fourchette haute) ;
- environ 20 % du montant d’investissement, soit 20 M€, en cas de financement partenarial (fourchette basse).
Le coût de l’équipement global de l’Aréna est estimé par le candidat, suivant la jauge, entre 25 et 50 M€. 37 M€ seraient alors à la charge de Rennes pour une salle de 10 000 places.
Dans le cadre d’un partenariat public-privé (pour les surfaces commerciales), 25 M€ resteraient alors à la charge de la collectivité.
Le coût de 25 M€ avancé par le candidat en cas de PPP apparaît plausible, mais il s’agit d’une hypothèse basse. Compte tenu des difficultés à boucler le financement des projets récents (en particulier à Dunkerque et à Orléans), il est probable que le projet soit presque intégralement porté par la ville de Rennes.

Par ailleurs, quelles que soient les modalités de financement retenues (PPP ou emprunt), le projet se traduira par une dette dans le bilan de la commune.

Si Rennes opte pour un PPP, une fois l’Aréna livrée, elle donnera lieu à un loyer versé par la ville à la société exploitante, de l’ordre de 6 M€ par an pendant environ 30 ans, soit des coûts de fonctionnement s’élevant à environ 12 M€ sur la prochaine mandature en cas de mise en service au 1er janvier 2018. Or, le candidat n’a chiffré que les coûts d’investissement du projet.

Le coût total du projet en investissement et en fonctionnement peut ainsi être estimé de 85 M€ à 124 M€ sur la durée de la prochaine mandature.

DÉTAIL

Quatre projets d’Aréna, de taille comparable, sont utilisés pour analyser la proposition du candidat : deux Arénas livrées (Montpellier et Rouen), une signée (Dunkerque) et enfin, une à l’état d’avancement incertain (Orléans).

  • Aréna de Montpellier  

Livrée en 2010, l’Aréna de Montpellier a été construite en délégation de service public et peut accueillir jusqu’à 12 000 places  (« hall multifonctions susceptible d’accueillir jusqu’à 12 000 spectateurs pour des manifestations culturelles ou sportives »). Selon la Chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon, le coût de l’Aréna de Montpellier s’est élevé à 73 M€, soit un surcoût de +115 % entre le dépôt du projet et sa réalisation.

En termes de financement, les collectivités locales ont porté 26,8 M€ (37 %), dont 12,4 M€ pour le Conseil régional, 11,3 M€ pour Montpellier agglomération, 3,1 M€ pour la commune de Montpellier (soit près de 20 % du financement porté par le bloc communal). Le reste du financement est constitué par un emprunt porté par la société anonyme d’économie mixte Enjoy Montpellier, exploitante du projet.

  • Aréna de Dunkerque

L’Aréna de Dunkerque, qui peut contenir jusqu’à 10 700 places, sera réalisée en contrat de partenariat ; son montant d’investissement s’élève à 112,4 M€ (dont les coûts de pré-financement).

Malgré sa réalisation en PPP, ce projet nécessite des subventions d’équilibre versées par les collectivités locales (selon le schéma cible, non encore acté, de la communauté urbaine : 17 M€ de l’État, 5 M€ de la région et 3 M€ du Conseil général, soit au total 22 % de financement public). Le reste du financement est apporté par le partenaire privé.

Bien que signé, ce PPP fait néanmoins toujours l’objet de difficulté de financement : ainsi, alors que le Conseil régional devait financer 30 M€, celui-ci a revu sa participation à la baisse fin 2013, à hauteur de 5 M€. La communauté urbaine envisageait d’augmenter la pression fiscale locale pour boucler le financement du projet.

Le loyer s’élèvera chaque année à 6,6 M€, versé par la Communauté urbaine de Dunkerque.

  • Aréna d’Orléans

Le projet d’Aréna d’Orléans, qui peut contenir jusqu’à 10 000 places, est menacé par le refus de subvention du Centre national de développement du sport (CNDS). Il devait être réalisé en partenariat public-privé par la mairie d’Orléans. Selon le dernier chiffrage disponible, son coût avoisinait les 100 M€. Celui-ci prévoyait la répartition suivante des financements : 41 M€ pour la SPV privée porteur du projet, contre 62 M€ pour les acteurs publics (dont 20 M€ pour l’État, 12 M€ pour le Conseil régional, 10 M€ pour le Conseil général, et 20 M€ pour la commune d’Orléans - cette répartition n’a finalement pas été acceptée par les financeurs et le projet).

Le loyer anticipé s’élevait, avant report sine die, à environ 6 M€ par an, à la charge de la commune.

  • Aréna de Rouen

Une Aréna d’envergure nettement plus limitée a été inaugurée en septembre 2012 à Rouen et donne des éléments de comparaison concordants. La Kindarena de Rouen a été construite en maîtrise d’ouvrage publique et peut accueillir jusqu’à 6 000 spectateurs dans la salle principale. Le coût total du projet s’est élevé à 52,4 M€ HT, soit un coût à la place de plus de 8 700 € (ou 7500 € par place en prenant en compte les annexes). En retenant ce coût par place, le projet du candidat peut être estimé de 75 M€ à 87 M€. Par ailleurs, les coûts d’exploitation sont estimés à 1,3 M€ HT par an.

  • Analyse du projet du candidat

Il ressort des quatre exemples précédents quatre choix méthodologiques :
- en moyenne, le coût d’une Aréna d’une capacité équivalente à celle proposée par le candidat s’élève à environ 93 M€ (coût médian entre le coût de l’Aréna de Montpellier et celui de l’Aréna de Dunkerque) ; ce coût apparaît cohérent avec l’évaluation du coût par place fournie par le rapport Arénas 20151 et avec l’estimation du coût de l’Aréna d’Orléans, projet similaire (10 000 places) le plus récent (100 M€) ;
- quel que soit le mode de réalisation du projet, le recours à l’emprunt paraît inévitable ;
- pour que le projet soit viable, des subventions d’investissement versées par l’ensemble des acteurs publics sont nécessaires, dans des proportions importantes (entre 22 % et 62 %). Dans le cas où certains acteurs publics ne souhaitent pas co-financer, le projet ne peut se faire sans hausse de la fiscalité locale ;
- la ville ou la communauté urbaine prend à sa charge une subvention d’investissement et/ou le loyer du projet (autour de 6 M€). Si l’on estime la durée moyenne de conception/construction d’une Aréna à trois ans (cas du projet de Dunkerque) et la date de lancement du projet au 1er janvier 2015, le chantier sera achevé fin 2017. La commune commencera donc à payer un loyer en 2018. Sur la prochain mandature, les coûts de fonctionnement pour la Ville de Rennes ou la communauté urbaine s’élèveront donc à environ 12 M€ (pour les années 2018 et 2019).

1.Rapport Arénas 2015 de la commission grandes salles présidée par Daniel Constantini, remis en mars 2010 à la secrétaire d’État aux Sports (coût de construction d’une Aréna estimé à l’époque à 8 000 € par place).

SOURCES

  • Chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon, Rapport d’observations définitives n° 126/617 du 16 Mai 2012, Société anonyme d’économie mixte Enjoy Montpellier, Exercices 2005 et suivants ;
  • Communication financière de la ville de Dunkerque ;
  • Communication financière de la ville d’Orléans ;
  • Programme du candidat ;
  • Rapport « Arénas 2015 » de la commission grandes salles, mars 2010.