Espaces verts et qualité de vie 27/02/2014

Végétaliser 100 hectares de toitures et de façades

candidats-photo-Hidalgo

Anne
Hidalgo (PS)

3/5précision de la proposition
  • COÛT SUR LE MANDAT
    114,0
  • MAX171,0 MIN57,0
  • 4/5 fiabilité du chiffrage

PROPOSITION

Végétaliser 100 hectares de toitures et de façades. 30 % seront consacrés à la production de fruits et de légumes.

ARGUMENTAIRE DU CANDIDAT

Nous devons proposer un réseau d’espaces de nature. Afin de développer massivement cette ambition, 100 hectares de toitures et façades seront végétalisés, dont 30 % seront consacrés à la production de fruits et de légumes. L’ensemble des espaces verts et de ces toitures sera aussi utilisé comme refuge pour la biodiversité. Des ruches y seront installées. Les jardins sur les toits seront rendus accessibles.

Projet d'Anne Hidalgo p. 56

CHIFFRAGE

La végétalisation des toitures requiert des toits spacieux, plats et peu encombrés. L’APUR (atelier parisien d’urbanisme) a recensé uniquement 80 ha de toitures présentant ces caractéristiques, dont 14 appartenant à la municipalité. Il resterait donc environ 20 ha de toiture à trouver, le coût très élevé de la végétalisation des façades pouvant décourager le recours massif à cette option.

La ville de Paris pourrait donc végétaliser les 14 ha de toit lui appartenant, pour un coût estimé entre 21 et 28 M€. Elle devrait fournir aux propriétaires privés une subvention en faveur de la végétalisation, dont le montant, qui serait vraisemblablement compris entre 50 et 150 € / m², serait estimé entre 43 M€ et 129 M€, soit une moyenne de 86 M€ en fonction du niveau de subventionnement.

Cette mesure nécessiterait donc à un investissement total (investissement direct et subvention à l’investissement) compris entre 57 et 171 M€ sur la durée de la mandature, soit une moyenne de 114 M€.

Il conviendrait enfin de prendre en compte pour la ville des frais d’entretien des toitures et façades végétalisées appartenant à la ville d’environ 3 M€ par an.

DÉTAIL

Le chiffrage de la proposition s’appuie sur des études réalisées par la mairie de Paris ou par des agences qui en dépendent :

  • Études utilisées : selon une étude de l’APUR (atelier parisien d’urbanisme) parue en avril 2013, il existe à Paris 80 ha de toitures présentant les caractéristiques nécessaires à leur végétalisation, dont 14 ha appartenant à la municipalité. Selon le cahier « habiter durable » édité par la ville de Paris et mis à jour en novembre 2013, la végétalisation d’une toiture a un prix variant entre 25 et 300 € par m² (le chiffreur a écarté les solutions d’un montant inférieur à 100 € / m², qui cantonnent la végétalisation à une simple mousse). Selon le même document, le prix de végétalisation d’une façade est compris entre 300 et 1 500 € / m² (hors solutions de plantes grimpantes).
  • Estimation du coût  : 
    Sous ces hypothèses, le coût comprend la végétalisation de surfaces appartenant à la ville de Paris et des subventions pour la végétalisation de surfaces appartenant à des personnes privées.
    La végétalisation des 14 ha appartenant à la ville a été évaluée entre 14 et 42 M€, avec une moyenne à 28 M€ sur la base des coûts comparables présentés ci-dessus.
    La réalisation de la proposition impliquerait pour atteindre l’objectif de 100 ha de végétaliser des surfaces appartenant à des personnes privées. Bien qu’il reste 20 ha à trouver dans la ville pour atteindre l’objectif de 100 ha (l’étude de l’APUR identifie 80 ha potentiel à Paris), le chiffreur a écarté les solutions de végétalisation de façades, d’un montant jugé prohibitif (à titre d’exemple 20 ha coûterait plus de 100 M€).

    Il a donc été considéré par simplification que la proposition impliquait la végétalisation de 86 ha de toitures détenues par des personnes privées, que la mairie pourrait cofinancer comme l’indique la candidate, dans le cadre d’un dispositif de subventionnement qu’il faudrait mettre en place. A titre de comparaison, la région Île-de-France fournit une aide comprise entre 20 et 45 € / m² de toiture. Le montant du cofinancement de l’investissement des personnes privées par la ville de Paris pourrait être comparable à celui de la région avec un montant de 50 € / m² pour que la subvention soit suffisamment incitative ou aller jusqu’à la prise en charge total du coût moyen de végétalisation (hypothèse extrême peu vraisemblable), avec un montant de 150 € / m² 1. Sous ces hypothèses et pour 86 ha de toitures végétalisées, le coût des subventions pour la ville de Paris en faveur de la végétalisation des toitures détenues par les personnes privées pourrait ainsi s’élever entre 43 M€ et 129 M€, soit une moyenne de 86 M€.

    Il s’agit ici d’une subvention portée uniquement par la ville de Paris, elle pourrait être complétée (subvention complémentaire, soit une subvention cumulée entre 70 et 195 €/m2 au total)) ou partagée avec la région Ile-de-France, selon des modalités indéterminée aujourd’hui. Selon la candidate une subvention de la ville de Paris de 50 € / m² pourrait être l’hypothèse centrale à ce stade.


Au total le chiffrage de la proposition s’élèverait ainsi à un montant compris entre 57 et 171 M€, avec une moyenne de 114 M€, comprenant un investissement direct de la ville de Paris et des subventions aux investissements des personnes privées.

Il faut préciser que pour la ville de Paris cette proposition entraînerait aussi des coûts récurrents de fonctionnement. La végétalisation des 14 ha de toitures appartenant à la ville entrainerait des frais d’entretien, qui peuvent être évalués à 10 % des investissements (chiffrage habituel des frais de maintenance d’un investissement), soit 1 à 4 M€, soit une moyenne à 3 M€

L’impact de la part réservée à la production de fruits et légumes n’a pas été chiffré (30 %).
 


1. Rappelons qu’1 ha correspond à 10 000 m2.