Actions de solidarité 25/03/2014

Arriver à « zéro camp de Roms » à Lille

candidats-photo-Lecerf

Jean-René
Lecerf (UMP)

1/5précision de la proposition
  • COÛT SUR LE MANDAT
    64,0
  • MAX77,0 MIN50,0
  • 3/5 fiabilité du chiffrage

PROPOSITION

Arriver à « Zéro camp de Roms » à Lille en échange d'un accompagnement à l'intégration des familles.

ARGUMENTAIRE DU CANDIDAT

Procéder à la fermeture complète des camps de Roms, lutter contre l’ouverture de camps sauvages et accompagner l’installation, dans tout le département du Nord, des familles ayant signé un contrat d’intégration volontaire et pérenne autour des droits et devoirs de chacun.

Site de campagne de Jean-René Lecerf

CHIFFRAGE

Le candidat ne détaille pas les mesures d’accompagnement à l’intégration qui permettraient d’atteindre son objectif de « zéro camp de Roms ». L’installation dans des « villages d’insertion » des 3 200 Roms (soit environ 914 familles) recensés sur le territoire de l’agglomération devrait faciliter l’intégration de cette population tout en permettant la fermeture des campements. Cette mesure a été mise en œuvre par certaines municipalités, pour un coût d’investissement estimé à 60 000€ par famille, et un coût de fonctionnement annuel estimé entre 10 000€ et 22 000€ par famille.
Dans le cas lillois, si cette mesure devait concerner à terme sur la durée du mandat la totalité des Roms actuellement présents sur le territoire de la métropole, le coût de construction de ces villages serait donc estimé à 27 M€.
Ces villages ont une durée de vie limitée temporaire, qui peut être estimée à environ trois années, l’objectif étant que les familles puissent ensuite avoir accès à des solutions de logement classiques.
Le coût de fonctionnement annuel serait compris entre 4,6 M€ et 10 M€ (entre 23 M€ et 50 M€ sur 5 ans).

DÉTAIL

Le candidat propose d’accompagner les familles Roms dans leur processus d’intégration, dans l’objectif de fermer les campements existants sur le territoire lillois. La mise en place de « villages d’insertion » mesure mise en œuvre dans plusieurs municipalités, devrait permettre d’atteindre ce double objectif d’intégration des populations Roms et de fermeture des campements existants.
Ce type de solution est encouragé par la circulaire du 26 août 2012 relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites. Cette circulaire précise notamment que « la mise en place des mesures d’accompagnement, d’insertion et d’hébergement doit conduire à faire participer largement les acteurs locaux, au premier rang desquels les collectivités territoriales ». Elle encourage à l’aménagement de sites d’accueil, dans l’objectif de stabiliser transitoirement les Roms, afin de favoriser leur insertion.
La ville d’Aubervilliers a construit en 2008 un village d’insertion pour 20 familles, pour un coût estimé à 1,2 M€. Le coût de création d’un village d’insertion dépend fortement des caractéristiques des habitations et de l’acquisition éventuelle du foncier. Faute de précisions de la part du candidat, le coût de création du village d’insertion d’Aubervilliers par famille est retenu comme le meilleur approchant.


À ce coût d’investissement s’ajoute un coût de fonctionnement annuel :
- dans le cas d’Aubervilliers, le coût annuel de fonctionnement était de 440 000€ en 2008, soit un 22 000€ par famille et par an ;
- la ville de Montreuil a installé une centaine de familles roms, soit 348 personnes, dans deux villages d’insertion dès 2008. Le budget de cette politique est estimé à 1 M€ par an, soit 10 000€ par famille et par an ;
- la mairie de Saint-Ouen accueille 20 familles de roms dans un village d’insertion, pour coût estimé à 200 000 € par an, soit 10 000€ par famille et par an.


Le coût de fonctionnement d’un village d’insertion peut donc être estimé entre 10 000€ et 22 000€ par famille. Ces villages ont normalement une vocation temporaire, qui peut être estimée à trois ans environ, dans la mesure où l’objectif est de permettre ensuite l’installation définitive de ces familles dans des logements classiques.
Même si le recensement des Roms fait l’objet de controverses, le nombre de Roms sur le territoire de la communauté urbaine de Lille est estimé à 3 200 fin 2013, soit environ 914 familles, si l’on retient un ratio de 3,5 personnes par famille.


Il est fait l’hypothèse que la proposition du candidat impliquerait la création de villages d’insertion dont la capacité d’accueil totale serait de 1 600 personnes (soit la moitié de la population Roms de la métropole lilloise). En faisant l’hypothèse d’un séjour d’un peu moins de trois années dans les villages d’insertion, l’ensemble de la population des Roms recensée actuellement sur le territoire de la métropole serait accueillie en villages d’insertion sur la durée de la mandature. Le coût de construction de ces villages d’insertion peut être estimé à 27 M€ pour ces 457 familles, soit 1 600 personnes, en appliquant le coût constaté à Aubervilliers.


Le coût de fonctionnement annuel associé à l’installation de la moitié des familles dans des villages d’insertion peut être estimé entre 4,6 M€ et 10 M€ par an. Il s’agit là d’un coût de fonctionnement annuel lié au gardiennage, à la maintenance de ces villages et à l’accompagnement par des travailleurs sociaux.


Si l’on fait l’hypothèse que ces villages sont construits dès la première année du mandat, et que l’ensemble de la population rom actuelle est accueillie et relogée au fur et à mesure sur les six années à compter du nouveau mandat, le coût du fonctionnement de ces villages sur la durée de mandature peut être estimé entre 23 M€ et 50 M€ (sur cinq années pleines de fonctionnement).
La ville peut bénéficier des subventions de la part des autres collectivités et de l’État pour financer ce projet. Le montant de ces aides ne peut être déterminé a priori.

SOURCES

Article de la Gazette des communes, « Le débat sur les villages d’insertion dédiés aux Roms se cristallise à Montreuil », 15 décembre 2009 ;

Article du Parisien, « La fin du village d’insertion rom », 17 juillet 2013 ;

Circulaire interministérielle Nor INTK1233053C du 26/08/2012 relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites ;

Article du Monde, « Roms : à Lille, une implantation sur fond de bras de fer politique », 11 mai 2013 ;

Article de Libération, « Roms : quand les mairies expérimentent des solutions concrètes », 11 juin 2013 ;

Olivier Legro, Géographe, enseignant-chercheur à l’Université de Tours, rattaché à l’UMR CITERES (Université de Tours/CNRS) « Les villages d’insertion : un tournant dans les politiques en direction des migrants roms en région parisienne ? »