Espaces verts et qualité de vie 19/03/2014

Requalifier les boulevards

candidats-photo-Feltesse

Vincent
Feltesse (PS)

2/5précision de la proposition
  • COÛT SUR LE MANDAT
    450,0
  • MAX500,0 MIN400,0
  • 3/5 fiabilité du chiffrage

PROPOSITION

Engager la requalification des boulevards de Bordeaux pour remettre en valeur les sites majeurs desservis par les boulevards, soit entre autres : le stade Chaban-Delmas, la manufacture Saint-Gobain, la cité administrative, le dépôt des bus de Lescure, la base sous-marine, le secteur du quai de Brazza.

ARGUMENTAIRE DU CANDIDAT

Après la construction du pont Jacques Chaban Delmas, le lancement du pont Jean-Jacques Bosc permet  désormais d’envisager une véritable boucle entre rive gauche et rive droite, ouvrant la perspective d’un ring  bordelais. Ces boulevards, nous les réaménagerons de manière à créer l’autre façade de Bordeaux, qu’il  convient d’apaiser pour (ré)concilier les usages, de réhabiliter pour mieux les habiter, de faire vivre grâce aux  projets créateurs de valeur qui composent ce ring de la créativité.

Réhabiliter les boulevards :
Redonner une présence à l’architecture bordelaise qui s’y déploie à travers la mise en valeur des hôtels  particuliers, échoppes, ou grands ensembles qui soulignent la richesse du patrimoine de la ville. Le quartier  du Parc Lescure ainsi que Primerose derrière la cité administrative sont notamment des pépites architecturales à valoriser.
Revitaliser les “barrières” en concertation avec les communes limitrophes, pour en faire tout autour de  Bordeaux un chapelet de grandes places publiques dédiées aux connexions, aux activités, aux commerces et à  la promenade.
Créer trois nouvelles barrières au nord, au sud et à l’est à la fois entrées de ville et métropolitaines :

  • Barrière des Jalles, la porte vers le nouveau Bordeaux des Jalles et plus loin le Médoc avec le tram-train ;
  • Barrière du numérique au cœur des nouveaux quartiers Euratlantique entre Belcier et Bègles-Terres  Neuves
  • Barrière des côteaux en lien avec la réhabilitation du quartier de La Benauge et du projet sur l’emprise de  l’ancien terrain Cacolac.

Préempter le foncier encore disponible, afin d’y garantir des constructions de qualité, dignes d’une façade  d’entrée de ville, et y développer des activités économiques.

Faire des boulevards l’axe de développement porteur des initiatives et ambitions de la prochaine décennie :

Au nord :
- Faire de la base sous marine le phare culturel du nord de la ville de la métropole (cf. Bordeaux culture)

A l’ouest :
- Reprendre tout l’espace public autour de la cité administrative en redessinant un espace alliant stationnement (parking souterrain), logement, équipements de proximité et espace vert.
- Développer une cité de l’artisanat (cf. Bordeaux commerce et artisanat).
- Sauver le stade Chaban-Delmas de la promotion immobilière pour continuer à faire vivre le sport girondin !
- Accompagner le développement du centre de recherche européen Neurocampus et l’ouverture du campus de médecine-pharmacie sur la ville.

Au sud :
- Développer la cité et le quartier numérique (cf. Bordeaux ville numérique).
- Saisir l’opportunité du départ du Centre de Formation des Apprentis pour réaliser un projet alliant logement, écoles et pôle petite enfance (cf. Quartier Bordeaux Sud).

A l’est :
- Réhabiliter la cité de la Benauge (cf. Bordeaux La Bastide).
- Développer un pôle d’excellence nautique à Brazza (cf. Bordeaux Bastide et développement économique).

Programme de Vincent Feltesse

CHIFFRAGE

Le chiffrage du projet prend en compte une opération en cours sur une petite partie des boulevards, conduite par la communauté urbaine et qui s’inscrit dans la continuité de ce projet. Sur les 21 km restant à aménager, compte tenu de l’inclusion de la rive droite dans le projet, le chiffrage retient un coût au km de 16 M€, soit 340 M€ au total (210 M€ selon le candidat), qui comprend la création d’une double voie de bus en site propre, d’une piste cyclable et des aménagements paysagers. Compte tenu des pratiques existantes en matière de financement des opérations d’aménagement, ce coût aurait vocation à être pris en charge par la communauté urbaine.

S’y ajoute le financement des places de stationnement souterrain qui viendront remplacer une partie des places existantes le long des boulevards. Ce besoin peut être estimé à 5 000 places souterraines, soit un coût de 100 M€ pris en charge par la ville. Le candidat estime ce coût à 60 M€ (12 000 € la place, en silo et semi-enterré) pris en charge par la Cub et ses délégataires, publics ou privés qui peut réduire sensiblement le coût pour la collectivité à 10 M€.

Parmi les opérations annoncées par le candidat sur des espaces ou bâtiments voisins, l’aménagement de la proximité de la cité administrative en parking et espaces verts aurait un coût de 3,6 M€. La réhabilitation de la manufacture Saint Gobain aurait un coût de 8,5 M€. Ces deux opérations seraient également à la charge de la ville. Selon le candidat, ces deux opérations, impulsées par la ville, pourraient être des opérations qui s’auto-financeraient notamment par des programmes de logements et de locaux d’activités.

DÉTAIL

1. Requalification des boulevards

Les boulevards urbains sont un axe routier de 14 km qui enveloppe la rive gauche de la ville. Il s’agit des boulevards Jean-Jacques Bosc, Albert Ier, FD Roosevelt, Georges V, Antoine Gautier, Pr Wilson, Pierre Ier, Godard, Alfred Daney et Lucien Faure. Il s’agit, sur l’essentiel du parcours, d’un axe large à vocation routière, de deux fois deux voies avec contre-allées, comprenant parfois un terreplein central. Sauf dans sa partie centrale, le bâti est vieilli et inadapté aux circulations douces. Les boulevards entraînent une nette rupture urbaine entre le centre et l’extérieur.

Les propositions du candidat englobent la rive droite (une partie du quai de Brazza, une partie du boulevard André Ricard, le boulevard Joliot Curie et le quai Souys jusqu’au niveau du futur pont Jean-Jacques Bosc). Ceci représente 8,5 km supplémentaires, portant le total à 22,5 km.

Le chiffrage pose la question du cofinancement avec la Communauté urbaine de Bordeaux (Cub). En effet, celle-ci a toujours financé la plus grande partie des opérations de requalification passées. Par exemple, le boulevard Lucien Faure, qui court sur 1,5 km et constitue l’extrémité nord des boulevards, est au cœur d’une opération majeure de la Cub dans le cadre du projet d’aménagement des bassins à flots. La requalification du boulevard est financée par la Cub seule, pour 25 M€1. Le projet prévoit, sur cet axe large, deux files par sens, un bus en site propre pouvant évoluer vers un tramway ou un tram-train, une piste cyclable isolée, des stationnements de surface et de nouvelles plantations. Ce contenu conduit à des coûts de 16 M€ par km.

Le chiffrage concerne le reste des boulevards, soit 21 km. Le contenu du projet est tributaire du choix de mode de transport collectif. Par défaut, il est proposé de prolonger le choix qui a été fait par la Cub : un bus en site propre, pouvant évoluer vers un mode ferré.

Cela réduit le nombre de files à une voie par sens et pose la question du stationnement. Le candidat affirme qu’il faudra créer des passages dénivelés à hauteur de certains carrefours et construire des parkings souterrains. Le nombre de places actuelles le long des boulevards est estimé à 6 0002. Il est proposé de considérer que sur certaines portions des boulevards, comme pour le boulevard Lucien Faure, des stationnements de surface seront maintenus. Il est proposé de chiffrer la création de 5 000 places souterraines.

Le coût de la requalification d’un axe urbain large peut être estimé par comparaison avec des projets d’autres villes, notamment Lyon. La rue Garibaldi3, dans le quartier de la Part Dieu, au profil très analogue aux boulevards, est engagée dans un projet de requalification similaire à ce qui pourrait être fait à Bordeaux (moins de voies, piste cyclable, trottoirs élargis, aménagement paysager très fourni). Cette opération affiche un coût de 25,7 M€ par km. Une autre opération à Villeurbanne4, similaire mais avec des aménagements de moindre qualité, a un coût de 11,4 M€ par km. Compte tenu du coût programmé pour l’opération bordelaise Lucien Faure, de 16 M€ par km, il est proposé de retenir la même estimation pour le reste des boulevards, hors stationnement souterrain. Le coût serait donc de 340 M€.

Les parkings souterrains ont un coût de construction qui peut être chiffré à 20 000 € la place. Ceci inclut les aménagements des passages dénivelés que pourraient emprunter les voitures, sous les carrefours. En effet, c’est dans ces passages que se situeraient les entrées et sorties des parkings de rabattement, à hauteur des arrêts de bus/tramway/tramtrain. Le coût de construction serait donc de 100 M€ et serait une source de recettes d’exploitation futures.

Il reste à déterminer le partage du financement entre Cub et ville. En l’absence de précisions et compte tenu de la pratique bordelaise, il est proposé d’attribuer à la Cub le coût de l’opération hors parkings (340 M€) et à la ville la création des parkings (100 M€).

2. Remettre en valeur les sites majeurs desservis par les boulevards, soit entre autres : le stade Chaban-Delmas, la manufacture Saint-Gobain, la cité administrative, le dépôt des bus de Lescure, la base sous-marine, le secteur du quai de Brazza

L’aménagement du voisinage du stade Chaban-Delmas et celui de la base sous-marine sont chiffrés séparément.

La manufacture Saint-Gobain est un projet de transformation d’un bâtiment industriel le long des boulevards en logements d’artistes. Le bâtiment occupe une surface d’environ 4 000 m². Si des travaux de réhabilitation sont engagés, à 2 000 € par m², le coût de l’opération serait de 8,5 M€.

Le dépôt des bus de Lescure, propriété de la communauté urbaine, est déjà engagé dans une opération de réhabilitation financée par celle-ci et n’est pas à inclure dans le chiffrage.

L’espace entre la cité administrative et les boulevards correspond à 1,2 ha environ, à réhabiliter en parking et espaces verts. En retentant un coût d’aménagement de 3 M€ par ha, le coût serait 3,6 M€.

L’opération sur les quais de Brazza s’inscrit dans le cadre d’une autre proposition sur la création d’un pôle d’excellence nautique et est chiffrée séparément.
 

1.http://www.lacub.fr/sites/default/files/synchro_docs/ConseildeCommunaute/2013/01/18/D0F75.pdf
2.1 place tous les 4 m de chaque côté, soit une tous les 2 m sur 12,5 km.
3.http://www.grandlyon.com/Une-nouvelle-rue-Garibaldi.3205.0.html 67 M€ pour 2,6 km de voirie.
4.http://www.grandlyon.com/Villeurbanne-Cours-Emile-Zola.4734.0.html 40 M€ pour 3,5 km de voirie. Voir aussi http://www.villeurbanne.fr/projet_cours_emile_zola.html